Histoire du papier mâché (première partie)

    HISTOIRE DU PAPIER MÂCHÉ (première partie)

La recherche sur l'histoire du papier mâché n'a pas été simple tant peu de choses sont écrites à ce sujet, notamment sur internet. Je m'appuie sur deux articles qui m'ont semblé très intéressants, l'un de Bénédicte Leblanc, restauratrice en sculptures, et l'autre de Hélène Rosini, restauratrice du patrimoine, spécialité mobilier et objet d'art. Je prends le parti de présenter cette histoire du papier mâché en plusieurs fois pour que ce soit plus digeste .

Origine du papier mâché 

Le papier mâché semble être apparu en Asie vers le 8ème siècle. La pâte était faite d'un mélange de fibres végétales moulées puis sculptées, pour faire des masques guerriers, par exemple. La recette de la pâte à papier voyage ensuite avec les marchands  jusqu'en Ouzbekistan puis jusqu'au Maroc, en passant par la Syrie. On a retrouvé des objets en papier mâché moulé en Perse et en Inde, datés du 15ème siècle, comme des plumiers laqués et finement décorés.

Plumier en papier mâché laqué, daté fin 17ème début 18ème, Haji Muhammad, The Metropolitan Museum of Art

La recette du papier mâché poursuit son voyage 

La recette de la Cartapesta (papier mâché) se propage en Allemagne, Italie, France, Espagne et Angleterre grâce au commerce avec l'Orient. La recette de Cartapesta la plus ancienne a été retrouvée dans un livre d'art à Nuremberg, rédigée par une religieuse entre 1470 et 1500. La cartapesta est un papier mâché et pressé. La carta est un papier de récupération, un papier de chiffon, qui est déchiqueté et broyé puis mis à tremper dans de l'eau encollée ou non. La pâte obtenue est mise en fine couche dans un moule. La cartapesta est donc faite de fibres végétales, c'est à dire de lin ou de chanvre, rarement du coton. Le papier de chiffon est rare ce qui donne une grande valeur à la cartapesta.

La  première recette de papier mâché (celle de Nuremberg) n'avait pas de liant, elle donnait une Cartapesta avec une faible cohésion et ne permettait que la fabrication d'objets de petite taille. Cette recette était répandue en Europe du Nord, essentiellement aux Pays Bas, en Alsace et en Rhénanie. Cette recette a été utilisée par les artisans de la Toscane du 15ème siècle (Donatello, ses successeurs et Neroccio du Landi).

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Sources:

Annexe au rapport d'intervention de Bénédicte Le Blanc, Approche technologique du matériau cartapesta, extrait de: Rachez Elise, Etude et restauration d'une cartapesta polychrome du XVIème siècle, diplôme de fin d'étude, Ecole Regionale des Beaux Arts de Tours 1997. 

Hélène Rosini "Le papier mâché laqué - Un art méconnu", dans Claude Laroque et Valérie Lee (dir.), Papiers en volume, traditions asiatiques et occidentales, actes de la journée d'études du 4 novembre 2016, site de l'HICSA, mis en ligne en février 2018, p51-60.

Plumier en papier mâché laqué , daté fin 17ème début 18ème, Haji Muhammad, The Metropolitan Museum of Art, Image issue de la banque d'images de Pinterest.